Quand l'art devient une pratique d'hospitalité pour le vivant
Conversation entre Suzanne Husky et Estelle Zhong Mengual
Habiter une Terre rendue chaque jour un peu plus inhabitable : telle est la condition écologique et existentielle qui est la nôtre. Face à cette crise, certains artistes transforment leur manière de travailler, et ainsi l’idée que nous nous faisons de l’art et de son effectivité sur nos vies. C’est ce que propose l’artiste Suzanne Husky, à travers une pratique de soin de ces milieux si abîmés que sont nos rivières, qui mêle enquête scientifique, activité de terrain et aquarelle. En dialogue avec l’historienne de l’art Estelle Zhong Mengual, il s’agira d’interroger la manière dont l’art peut devenir une pratique d’hospitalité pour le vivant et contribuer ainsi à rendre le monde un peu plus habitable.
Suzanne Husky est artiste plasticienne. Elle est basée à Gajac (33) et San Francisco. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux puis en paysagisme et en agroécologie, elle développe une pratique qui traite des relations entre l’humain, les plantes et la terre. Elle présente des sujets issus du folklore, de l’artisanat ou encore des contes pour renouer avec le monde précapitaliste et le vivant, autant que des œuvres militantes écoféministes qui mettent en lumière les formes de dominations sur le vivant.
En 2022, Suzanne Husky a remporté le prix Choi et en 2023, le Prix Drawing Now avec un travail témoignant de son engagement politique et écologique. L’artiste s’intéresse particulièrement à la figure du castor, qui joue un rôle fondamental dans la santé des cours d’eau endommagés à 90% en France et est un puissant allié pour réhydrater nos paysages.
Estelle Zhong Mengual est historienne de l’art. Normalienne et docteure, elle est responsable de la chaire « Habiter le paysage » aux Beaux-Arts de Paris. Ses recherches portent sur les relations que l’art, passé et présent, entretient avec le monde vivant. Elle est l’auteure de nombreux livres, dont notamment Apprendre à voir. Le point de vue du vivant (Actes Sud, 2021) et Peindre au corps à corps. Les fleurs et Georgia O’Keeffe (Actes Sud, 2022). En 2023, elle crée avec le chorégraphe Jérôme Bel, pour le musée du Louvre, Danses non humaines, un spectacle qui propose de faire l’expérience des relations que les chorégraphes ont créées avec le monde vivant. En 2024, elle crée, toujours avec Jérôme Bel, la pièce Recommencer ce monde, inspirée de l’œuvre du philosophe Baptiste Morizot.
Mercredi 4 décembre 2024
à 18h
Durée : 1h30
Accès libre
Espace Simone Veil
2 rue de la Providence
87000 Limoges
Cette conférence est organisée dans le cadre du programme du Collège des Amies et Amis du Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine.