2021 - Collection en mouvement, Florent CONTIN-ROUX, Saint-Brice-sur-Vienne, Saint-Martin-de-Jussac et Saint-Victurnien

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Exposition du 15 juin au 8 septembre 2021

Mardi 22 juin 2021 : présentation de l'exposition en trois partie en présence de l'artiste pour une visite parcours à 17h à Saint-Victurnien, à 18h à Saint-Martin-de-Jussac et à 19h Saint-Brice-sur-Vienne.



Contin Roux Ames
Florent CONTIN-ROUX

Ames, 2002
de la série Landscape / Escape
Huile sur toile, 89 x 116 cm
Collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine

Pour la première fois, les trois communes de Saint-Brice-sur-Vienne, Saint-Martin-de-Jussac et Saint-Victurnien s’associent pour présenter les œuvres d’un artiste, Florent Contin-Roux.
Répartie en trois salles distantes de quelques kilomètres, l’exposition réunit un ensemble de tableaux de beaux formats qui s’échelonnent sur une vingtaine d’années et donne ainsi la possibilité de saisir les motivations et les évolutions de la démarche du peintre.

Florent Contin-Roux, né à Limoges en 1975, est un peintre et dessinateur autodidacte qui a commencé à exposer en 1999, à la toute fin du XXème siècle. Sa profession principale est la coiffure, pratique et enseignement, et il s’adonne assidument au dessin et à la peinture sur son temps libre depuis deux décennies, depuis beaucoup plus longtemps si l’on sait que sa mère étant peintre, il fut sensibilisé très tôt aux arts visuels. Récemment, l’artiste a franchi une nouvelle étape. En effet, en 2020, il a intégré la base de données « Documents d’Artistes Nouvelle-Aquitaine », un fonds documentaire pour les artistes contemporains néo-aquitains. Son dossier de présentation, consultable en ligne, est documenté par des textes critiques et régulièrement actualisé, ce qui lui permet une nouvelle visibilité.
La présentation de ses œuvres est organisée en regroupements de peintures et de dessins. On y trouve huit rubriques plus ou moins développées : « Paysages en mouvement », « Paysages et activités humaines » sont les plus remplies. Suivent « Politique et mémoire », « Mémoire et musée », « Miracle », « Dialogues », « Performances », et « Collaborations scénographiques ». Ces rubriques disent l’envergure de la démarche de l’artiste qui se confronte à sa mémoire personnelle, se nourrit d’images médiatiques précisément choisies, dialogue avec des écrivains, des metteurs en scène, avec une grande ouverture d’esprit et un goût affirmé pour la mise en scène des images et l’expérimentation plastique.
Le dossier de reproductions d’images est accompagné d’un texte spécialement commandé à une critique d’art, en l’occurrence Camille Paulhan, qui a écrit un portrait particulièrement sensible de l’artiste et de sa démarche. Elle insiste notamment sur le format souvent intimiste des œuvres (dessins, collages, œuvres sur papier, photographies repeintes, etc.) et sur le caractère éminemment biographique et politique, du personnel au collectif, de sa démarche. Tous les sujets de Florent Contin-Roux sont minutieusement choisis – images célèbres, personnelles ou triviales - et traités avec le même sérieux, la même gravité, avec un état d’esprit romantique complètement assumé.

Pour cette exposition en trois parties, nous avons choisi des « grands » formats en couleur dans nos collections, FRAC et Artothèque, d’autres ont été prêtés par l’artiste. On y trouve surtout des paysages, dont « Déplacements » et « Âmes » sont parmi les plus emblématiques. Dans ces deux tableaux qui datent de 2002, l’artiste juxtapose deux systèmes de représentation de l’espace. Pour l’un, il construit l’effet de profondeur par un balayage horizontal de l’espace qui devient flou. A la surface de l’image, des touches de couleurs sont râclées pour matérialiser cette même surface, et viennent contredire l’espace tridimensionnel. Pour l’autre, il obtient un effet de suspension supplémentaire en projetant les ombres portées de formes en lévitation sur un arrière-plan flouté (on pense volontiers à certains tableaux du surréaliste Yves Tanguy). Ces effets contradictoires permettent de donner de légères sensations de vertige au spectateur.
Deux autres paysages de la série « Pollution » travaillent les empâtements et la matière picturale comme métaphore du déchet dans la nature. On trouve également une « Nocturne » où le peintre force le contraste entre des camaïeux de bleus sombres et trois points lumineux au centre du tableau. Dans un registre voisin qui mêle paysage et activités humaines, « Camping » et « Garden Party » soulignent les liens entre loisirs et nature. « Dream 2 » prolonge cette recherche. L’artiste s’arrête sur le motif d’une chaise en plastique agrandie au format du tableau, qu’il fait léviter, tel un mirage, sur un paysage simplifié.
Les autres tableaux choisis appartiennent à la catégorie « Miracle », du nom d’un produit capillaire souvent utilisé par le peintre et dont il s’est servi pour des expériences graphiques et des collages. « Etude au vase bleu » et « Vénus, la théorie de la jeune fille » font partie d’une série intimiste commencée plus récemment, en 2016. Pensées comme des confidences, ces peintures présentent des détails d’images, de textes, de lieux, d’atmosphères, des fragments sensibles liés à des textes lus et à des instants vécus.

Les œuvres présentées mettent l’accent sur la dimension expérimentale de la recherche de Florent Contin-Roux. Chaque tableau peut être compris comme une tentative de mise en forme de sensations qui trouvent leur source dans la lecture, le choix d’images, le collage et le dessin. Les associations d’images trouvent leur matérialité dans des expériences picturales souvent intuitives (association d’huile et de laque, d’acrylique et de spray, de graphite et de colorant capillaire…) qui semblent se renouveler à chaque tableau.