2019 - Le travail de l'art, Tulle

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Médiathèque Intercommunale Éric Rohmer

Avenue Winston Churchill
19000 Tulle

Exposition du 2 octobre au 28 novembre 2019

Samedi 16 novembre 2019 à 15h : rencontre avec Laurent Proux, artiste, à l’occasion du Week-End des FRAC


Avec les œuvres de : Laurent PROUX, Laurent TERRAS, Delphine REIST.
Œuvres des collections du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine.

Proux Bureau

Laurent PROUX, Bureau, 2008
Acrylique, huile, peinture acrylique en bombe
150 x 150 cm
Collection FRAC Limousin
© L. Proux / Photo : F. Avril

 

 

 

L’exposition présentée à la Médiathèque de Tulle réunit des œuvres récentes de nature différente (peintures, sculpture et vidéo) de trois artistes de la même génération, nés entre 1970 et 1980, autour du thème du travail.

Laurent Proux (né en 1980, vit à Paris) est un jeune peintre qui depuis une douzaine d’années emmène la peinture sur des terrains peu explorés. Ses premiers tableaux et dessins s’appuient sur des photographies d’espaces d’activités (bureaux, entrepôts, lieux de stockage ou de maintenance) ou de services (taxiphones), sans aucune présence humaine. Les postes de travail sont vacants et les machines semblent arrêtées. A partir de ces documents sources, le jeune peintre déploie un travail spécifiquement pictural. Pour lui « l’usine n’est pas un univers mais un type d’organisation de l’espace (géométrie parfaite) qui nie le détail ».(1) Les techniques variées de la peinture lui permettent de redonner de l’épaisseur à l’image, des traces d’humanité.

Laurent Terras (né en 1971, vit entre Anglet et Séreilhac) pratique la sculpture avec un goût très prononcé pour le bricolage en tout genre. Avec un humour souvent désarmant et un regard lucide et bienveillant sur le monde, il développe des projets a mi-chemin entre le dérisoire et la catastrophe (2) qui passent par le collage, le dessin et la photographie, pour aboutir à des oeuvres composites, parfois en extérieur (3). L’oeuvre présentée « Sans fuite (avec double effet venturi) » associe habilement techniques de plomberie, d’assemblage, de moulage, de son et de lumière pour constituer une sculpture musicale particulièrement évocatrice.

Delphine Reist (née en 1970, en Suisse) travaille la sculpture à partir d’objets qu’elle fait fonctionner par surprise, comme s’ils étaient autonomes. Dans la tradition d’un Jean Tinguely, ses sculptures paraissent souvent peu rassurantes ou teintées d’humour, c’est selon. Elle a beaucoup travaillé, souvent avec d’autres artistes, dans des lieux sans « autorité culturelle » (locaux commerciaux, immeubles désaffectés, usines, parkings souterrains…).
« Hüller Hille » est sa seconde vidéo réalisée en 2009 où elle filme « une usine de pièces détachées de voiture de Ludwigsburg vidée par la délocalisation. Les lumières s’allument, les robinets s’ouvrent, les tapis roulants se mettent en marche sans l’intervention de personne ». (4)

Toutes ces œuvres partent d’un véritable intérêt des artistes pour les conditions de vie (et de travail) de notre époque. Par leur précision et leur inventivité, elles témoignent aussi de leur engagement personnel, de leur obstination, de ce que l’on peut aussi condidérer, somme toute, comme un véritable travail.

 

(1) Cité par Jill Gasparina dans : « Laurent Proux, questions picturales» 2007, sur le site de l’artiste, rubrique Texts.
(2) cf. le texte critique de Richard Leydier : « Laurent Terras. Précis d’écologironie » sur le site Documents d’Artistes Nouvelle-Aquitaine.
(3) Laurent Terras est l’auteur de « Point Soo.P » à Tulle.
(4) in catalogue « Delphine Reist », Triple V éditeur, 2012, p.93.