2018 - L' arbre de Darwin

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La céramique comme expérience

Exposition du 28 juin au 3 novembre 2018 > prolongation jusqu'au 1er décembre 2018

Cette exposition est réalisée dans le cadre d’un partenariat avec l’ENSA Limoges.
Commissariat : Michel Paysant, plasticien, en charge de la structuration de la recherche et responsable du laboratoire de recherche CCE (La céramique comme expérience), l'équipe CCE, Guy Meynard et Arnaud Borde, à l’ENSA Limoges.

image carton ArbreDarwin Ensa
Vase, Gaetan Kohler - Elvire Blanc-Briand

En octobre 2015, l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Limoges a ouvert un laboratoire de recherche, « La Céramique comme Expérience », dont l’ambition est double :
- favoriser une création contemporaine transversale à l’art et au design,
- envisager, autour d’axes prospectifs, des champs d’expérimentations et de réflexions qui associent recherches plastiques, théoriques et scientifiques.

Conduit par l’artiste-chercheur Michel Paysant, ce laboratoire a développé un programme orienté vers la matérialité numérique, les méthodes traditionnelles vis-à-vis des nouveaux outils dits de « haute technologie » (impressions 3D et prototypage numérique) et leur appropriation hybride, et vers les objets bimatériaux (verre et céramique) en partenariat avec le Centre International d’Art Verrier (CIAV) de Meisenthal.
En créant des passerelles entre art, technique et science (1), artisanat, design et industrie, le laboratoire de recherche de l’ENSA a ouvert une large réflexion sur la tradition et les productions numériques, la fabrication artisanale et les nouvelles technologies.

Attentif à la création actuelle dans son acception la plus expérimentale et selon des approches nouvelles, en tout cas renouvelées, le FRAC-Artothèque Limousin Nouvelle-Aquitaine souhaite contribuer à rendre visibles les enjeux développés au sein de ce laboratoire. L’exposition aux Coopérateurs restitue une partie des pistes explorées et des résultats obtenus dans une présentation particulièrement originale, travaillée collectivement sous la houlette du scénographe Pascal Payeur.

Intitulée « L’arbre de Darwin », d’après une métaphore utilisée par Jonathan Keep dans ses propres recherches (2), cette exposition est pensée comme une cartographie d’œuvres, d’objets et de figures d’origines diverses. Elle s’organise selon une progression qui va de la technique à l’imaginaire, de l’outil à la fiction, en proposant des rapprochements, des filiations, des analogies entre des expériences et des pratiques d’artistes, de designers et d’ingénieurs. Faite de passages et de confrontations, « L’arbre de Darwin » affiche une fluidité de circulation des formes et des idées selon différents branchements thématiques:

- le moule, la matrice, l’empreinte
- l’influence des processus
- le geste manuel / le geste robotisé
- la réplique du réel et le scanning
- le principe collaboratif
- le décor, le motif
- le corps, la ligne
- le codage du vivant
- le langage, le corps, l’écriture
- la musique, le son, le sample
- le rituel, la théâtralité
- la fiction …

A partir de correspondances et d’allers-retours entre des pièces produites manuellement ou mécaniquement, en verre et/ou en céramique, des dialogues s’établissent entre plasticiens spécialistes ou non spécialistes. On y trouve aussi bien des œuvres d’artistes et de designers confirmés, tel Jonathan Keep qui a ouvert la voie à bon nombre de céramistes en matière de code et de création numérique, ou encore Michel Paysant, coordinateur du Laboratoire de Recherche, Pierre Ardouvin, Art Orienté Objet, Damien Deroubaix, François Azambourg, Fabien Verschaere, Michel François, Patrick Neu, Jean-Luc Verna … que d’autres produites au Centre International d’Art Verrier, des œuvres d’étudiants, de résidents, d’artistes en post-diplôme et d’enseignants du Laboratoire de Recherche « La Céramique Comme Expérience », une contribution de l’atelier POP bijou de l’ENSA et des pièces industrielles produites avec les entreprises Cerinnov, 3DCeram, Imerys et Microlight.

Notes :
(1) A travers, notamment, trois théories de penseurs des arts et des sciences : celle de l’ethnologue, archéologue et historien André Leroi Gourhan (la chaîne opératoire, le processus, le séquençage des faits techniques, des tendances et des milieux), celle de l’historien et iconologue Aby Warburg (la permanence des œuvres, la survivance, l’esthétique énergétique) et celle des sociologues et philosophes des sciences Susan Leigh Star et James R. Griesemer (l’objet « frontière » traversé par plusieurs pensées de genre différent).
(2) « Dans cette série, j’explorais les manières dont les humains ont essayé de contrôler et de contenir la croissance. J’aime la manière dont Darwin utilise la métaphore des branches de l’arbre dans son Origine des Espèces, qui est aussi le fondement de la structure de codage de l’ordinateur... » Jonathan Keep, à propos de Tree Series, site internet de l’auteur.

 

Avec les œuvres de : 
JONATHAN KEEP, RÉGIS MAYOT, ANDREAS BRANDOLINI, FRANÇOIS AZAMBOURG, DAVID HANAUER, FABIEN VERSCHAERE, DAMIEN DEROUBAIX, JASPER MORRISSON, FRED RIEFFEL, SÉBASTIEN GOUJU, MICHEL FRANÇOIS, PIERRE ARDOUVIN, PATRICK NEU, ART ORIENTÉ OBJET, JEAN-LUC VERNA, DECORUM, CHRISTINE SCHÖSSER, ALBAN MORIN, BORYANA PETKOVA, MICHAL FARGO, JULIE FORTIER, AURÉLIA ZAHEDI, RÉJEAN PEYTAVIN, GAËTAN KOHLER, JESSICA LAJARD, YISHA CAI, CHLOÉ ANDREUTTI, ELVIRE BLANC-BRIAND, CHRISTOPHE KELSALL, MARION CHAMBINAUD, INÈS LAVIALLE, LAURE GIRAUDAUD, MAËL DEVAUTOUR, AUDREY FONTENOY, CAMILLE REIDT, ROMAIN JAMET, LUCIA BOURQUE, NADJA MILIVINTI, GUY MEYNARD, ARNAUD BORDE, MICHEL PAYSANT, MONIKA BRUGGER, TERHI TOLVANEN, POP ATELIER BIJOU*, 3D CERAM, CERINNOV, IMERYS, ET MICROLIGHT 3D.

* Elvire BLANC BRIAND, Fanny CAVAN, Violene DODEUX, Audrey FONTENOY, Camille FRANCOIS-TEXIER, Romain JAMET, Cécile MAES, Nadja MILIVINTI, Camille REIDT, Camila RIGAUD, Terhi TOLVANEN, Antea VELLUTINI.