2016 - Collection en mouvement, Scènes d'intérieur, Ussel

Galerie du Musée du Pays d'Ussel

18 rue Michelet
19200 Ussel

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Vernissage et visite commentée le mardi 4 octobre 2016 à 18h

Exposition 5 octobre au 10 novembre 2016

  • Valérie Belin, sans titre, 1998 Tirage au gélatino-bromure d’argent sur papier baryté, 11,7 x 8 cm Collection FRAC Limousin / ©, V. Belin


Œuvres de John M. ARMLEDER, Valérie BELIN, Jean-Marie BLANCHET, Etienne BOSSUT, Patrick CAULFIELD, Gérard COLLIN-THIEBAULT, Ruth GURVICH, Olivier NOTTELLET, Florence PARADEIS...
Collections du FACLim, de l'Artothèque et du FRAC Limousin.

Après avoir présenté une ensemble d’œuvres historiques autour de l’esprit CoBrA au printemps, nous avons souhaité consacrer cette exposition d’automne à l’espace domestique envisagé par neuf artistes de différentes générations. C’est aussi l’esprit du lieu, un ancien appartement, qui guida notre réflexion, ainsi que la proximité du Musée spécialisé dans la reconstitution des us et traditions locales.

La représentation de la vie quotidienne dans l’art classique fut un thème qui se développa au fur et à mesure que l’art se démocratisait. Même si la nature morte fut longtemps considérée comme un sujet mineur, il suffit de prononcer les noms de Chardin ou, plus près de nous, de Morandi, pour se convaincre de son importance comme thème privilégié pour l’introspection, autant pour l’artiste que pour le spectateur.

Patrick Caulfield (1936-2005) fut un peintre britannique souvent associé au Pop Art. Né à Londres dans une famille modeste, il travaille d’abord comme ouvrier, s’engage dans la Royal Air Force, puis commence des études d’art. En 1961, il rencontre d’autres jeunes artistes – David Hockney, Allen Jones- et participe au mouvement du pop art anglais, même s’il a toujours refusé cette étiquette. Il préférait se considérer comme un « artiste formel » et comme un héritier des traditions picturales des maîtres modernes tels que Georges Braque, Juan Gris et Fernand Léger qui influencèrent autant ses compositions que ses sujets. Dans son style, il rejette la gestualité des coups de pinceaux pour préférer les techniques plus anonymes des peintres publicitaires. Depuis les années 60, ses peintures se caractérisent par des aplats colorés et des objets définis seulement par leur contour.

Etienne Bossut (1946) est connu comme un spécialiste de la sculpture à base de polyester. Depuis le début des années 80, il moule des objets précisément choisis qui constituent peu à peu son répertoire et les tire ensuite à un ou plusieurs exemplaires colorés dans la masse. On y trouve un réfrigérateur, un capot de voiture, une défense d’éléphant, un disque 45 tours, un pot à eau, un citron, une voiture, etc... autant de répliques d’objets qu’il peut ensuite multiplier et mettre en scène. Ainsi, cette « nature morte » datée de 1998 est une combinaison de quatre répliques d’objets, dont les moules datent de différentes époques et qui, dupliqués en couleurs, se trouvent ici réunis : un tableau d’un mètre carré (orange), un fauteuil de jardin (bleu), une poubelle de bureau et une bassine (jaunes). Notons que trois de ces objets étaient eux-mêmes à l’origine en plastique.

Gérard Collin-Thiebault (1946) travaille sur les thèmes de la conservation, de la collection, du classement. Les bibliothèques, les musées et les objets qu’on y trouve forment la matière de sa démarche souvent facétieuse. Il reprend les textes célèbres de grands auteurs, assemble des puzzles de chefs d’œuvres, invente des typographies élégantes pour des expressions vulgaires, ou encore amasse des objets « insignifiants mais révélateurs de la vie quotidienne » qu’il regroupe sous le terme générique de « Mes oisivetés ». Notons que le grand tirage numérique présenté porte un titre double « Peinture de salle de bain, nature morte » et que son cadre a été particulièrement travaillé.

John M. Armleder (1948) est un artiste suisse internationalement reconnu pour ses peintures (abstraites dans tous les sens du mot : rayures, pois, motifs répétés, coulures, etc.) et ses « Furniture Sculptures » qui combinent mobilier et peinture. Dans les années 70, il participa au mouvement Fluxus, influencé par John Cage et la philosophie zen, en réalisant de nombreuses performances et en créant un lieu de diffusion à Genève, la galerie Ecart. Les deux œuvres présentées datent de 1990 et sont emblématiques de sa manière de (non) faire. FS (n° 232) une paire de pieds de lit de style Louis XV – des copies provenant d’un magasin de meubles – sur un socle bas peint en beige. FS (n°234), trois rouleaux de moquette simplement appuyés contre un mur, choisis par sa compagne de l’époque dans un grande surface bordelaise et présentés tels quels.

L’artiste d’origine argentine Ruth Gurvich (1961) s’établit à Paris en 1987 pour compléter ses études aux Beaux-Arts d’où elle sort diplômée en 1991. Sa démarche s’appuie sur une réflexion sur la production artistique de différentes cultures. Elle reproduit en volume, en papier, à échelle réelle, des objets emblématiques (chaises d’architectes du Bauhaus, porcelaines chinoises et japonaises, etc.). Certains travaux sont ensuite aplatis pour obtenir les dimensions propres à une peinture.
Elle ne souhaite pas reproduire l’objet de façon réaliste. Elle cherche plutôt à réaliser une représentation picturale, d’où le choix des matériaux, acrylique ou aquarelle sur montages en papier. Lorsqu’elles sont sur le mur, les œuvres modifient la limite du plan vertical en proposant de multiples perspectives qui transforment la perception de l’espace.

Olivier Nottellet (1963) développe depuis le début des années 1990 une recherche basée sur le dessin sous toutes ses formes et ses échelles, du carnet à la peinture murale. Amateur de schémas, de plans, de représentations simplifiées, de typographie, l’artiste utilise les contrastes du noir et du blanc, parfois d’un aplat coloré jaune vif ou bleu pastel, et met en place des œuvres et des expositions où le regard, voire le corps, circulent avec suspens et fluidité. Dans son iconographie, les tables, les lampes, les architectures, les équerres potences, les boules noires qui se démultiplient croisent parfois des personnages sans tête qui lui permettent de montrer un geste, une action.

Valérie Belin (1964) s’est fait connaitre au début des années 1990 avec des photographies particulièrement contrastées d’éléments transparents et de reflets. Les tout petits tirages présentés en vitrine montrent, en plans rapprochés, des fragments de services à thé sur un plateau argenté. La qualité des tirages au bromure d’argent sur papier baryté achève de donner à ces images un caractère précieux. Deux grandes photographies noir et blanc de bouquet de fleurs – un thème habituellement traité par la peinture – datant de 1998 sont également présentées. On y note un soin tout particulier apporté au cadrage (une partie du bouquet et son vase sont hors champ), ainsi qu’une grande subtilité dans les valeurs de noirs et de gris.

Florence Paradeis (1964) est également photographe et pratique parfois le collage. Après des études à Arles et à Metz, elle apparait sur la scène de l’art au début des années 90 avec de grands formats qui montrent des personnes dans leur vie quotidienne. Les codes de composition de la peinture classique sont repris et amplifiés pour transformer des quidams en héros. L’ensemble des quatre grands tirages présentés est issu d’une série réalisée à Bergerac en 1990. Chaque image montre un moment de la journée de cette femme : la sieste, le goûter, le jeu de tarot, la soirée devant la télé.

Jean-Marie Blanchet (1970) a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges jusqu’en 1996. Depuis cette date, il développe une recherche à la frontière du tableau et de l’objet en utilisant souvent des savoir-faire qu’il connait bien (ébénisterie, passementerie, tapisserie, etc. ). Dans un commentaire récent, on lit ceci : « Autre aller-retour troublant, « Rustique » est une peinture sur simili cuir, structurée comme une composition néo-plastique. La peinture substitue l’image d’un bardage (l’idéal de la maison individuelle « authentique »), ou d’un élément de charpente ordinaire, à la formulation d’un ordre abstrait et idéel. Le tableau est comme une sorte de produit en croix des aspirations des uns et des autres. L’habitat ou le meuble rustique est celui recherché par les citadins (ou leur version transplantée à la campagne, les « néo-ruraux ») tandis que le formica et ses descendants est le must have des véritables campagnards, le matériau connoté comme moderne par excellence. Les deux sont produits industriellement de toutes les façons ».

Ces différentes œuvres ravivent le souvenir de l’ancienne habitation où se trouve aujourd’hui la galerie du musée. Entre évocation parfois nostalgique et humour au second degré, ces natures mortes fabriquent un décor où le visiteur peut évoluer entre mémoire et fantaisie.

Yannick Miloux, septembre 2016

Opération réalisée par le FRAC- Artothèque du Limousin, Le FACLim en partenariat avec Peuple et Culture Relais Artothèque pour la Corrèze.

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